Journée d’étude : patrimonialisations populaires et postcoloniales « minoritaires » en France et à l’étranger : théories et terrains
Le 23 janvier 2023 aura lieu une journée d’étude sur le thème des patrimonialisations populaires et postcoloniales « minoritaires » en France et à l’étranger. Cet évènement est le fruit d'un partenariat entre différents laboratoires et instituts de recherche : l'AMUP (Architecture, Morphologie / Morphogenèse Urbaine et Projet), le SAGE (Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe), l'IFRA-Nigeria, et le réseau ‘lieu’. La journée d’étude se déroulera en présentiel à l’Université de Strasbourg mais sera accessible en direct pour tous via Zoom. Le lien pour y accéder est disponible ici.
Cette journée d’études, la seconde de ce cycle, s’inscrit dans le cadre des études patrimoniales critiques, se situe dans le contexte d’un cycle de recherches interdisciplinaire consacré aux « Patrimonialisations « minoritaires » : enjeux épistémologiques, terrains et questions émergentes » (RESEAU LIEU, AMUPENSAS, SAGE-Université de Strasbourg, IFRA-Nigeria) (2022-2024).
Au sein du paradigme de « l’omnipatrimonialisation fragile » (M. Gravari-Barbas, 2014) se développent des patrimonialisations fondamentalement plurielles et de plus en plus diversifiées, tandis que les typologies susceptibles de faire patrimoine se démultiplient. Cependant, toutes les patrimonialisations n’ont pas le même statut social ni ne bénéficient de la même reconnaissance. Ce cycle propose de déplacer la focale de l’ère du « tout patrimoine » d’apparence faussement consensuelle (M. Gravari-Barbas, V. Veschambre, 2003), « au-delà du consensus patrimonial » (J. Bondaz, C. Isnart, A. Leblon, 2012), et d’interroger la notion de patrimonialisations « minoritaires » (B. Morovich, 2022).
Cette notion est issue d’un transfert au champ patrimonial de la notion de « groupe minoritaire », ou plutôt de relation entre un groupe dominant et des minoritaires, développée par la sociologue Colette Guillaumin (1985). En interrogeant le patrimoine par des processus minoritaires ou inachevés, nous évoquerons aussi les notions d’arène patrimoniale (Roth, 2003 ; Givre, 2012) ou d’arène culturelle (Morovich, 2021) afin de les mettre à l’épreuve de contextes de bouleversement urbain, politique, social et désormais sanitaire. Ces arènes se développent notamment en ville, où la culture et le patrimoine sont confrontés à la métropolisation, traduction urbaine de la nouvelle étape de mondialisation (Djament-Tran et San Marco, 2014).
La première journée d’études, organisée le 28 novembre 2022 à Strasbourg, a été consacrée à la question suivante : « Quelle(s) catégorisation(s) pour les patrimonialisations « minoritaires » ? Enjeux épistémologiques ». Elle a d’abord proposé le transfert au champ patrimonial de la notion de patrimonialisations « minoritaires », cadre heuristique pour questionner le foisonnement actuel d’expérimentations et/ou de théorisations patrimoniales hypothétiquement porteuses d’un nouveau régime de patrimonialisation (Gravari-Barbas, 2012).
La première session de cette seconde journée d’étude nous donnera l’occasion de discuter des cadres théoriques à mobiliser comme des différentes catégorisations mobilisables pour les cerner, questionnement auquel d’autres intervenants apporteront des réponses différentes et/ou complémentaires dans la première session de cette deuxième journée d’études. Celle-ci ouvrira ensuite la réflexion en abordant d’autres régions du monde, non occidentales, soulevant la question des patrimonialisations post-coloniales.
La seconde session de la journée d’étude à venir prolongera la table-ronde de la première journée d’études qui avait présentée des expérimentations patrimoniales plus populaires et/ou plus quotidiennes en France par une deuxième table-ronde avec de nouveaux intervenants, chercheurs et/ou acteurs de patrimonialisations « minoritaires » dans des quartiers populaires revenant sur les mêmes terrains sous un point de vue complémentaire, ou abordant des terrains comparables.
La conférence finale proposera le point de vue de la canadienne Lucie Morisset, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain de l’Université du Québec à Montréal, présidente de l’Association of Critical Heritage Studies de 2017 à 2020, sur les patrimonialisations « minoritaires » au regard de son concept de régimes d’authenticité (Morisset, 2009) et des « pistes de réflexion pour un droit au patrimoine ».
La troisième journée d’études, se déroulera à Paris le lundi 3 avril 2023, sera centrée sur les questions de matrimoine et de patrimoine « environnemental » de plus en plus transversales, qui esquissent un « scénario de la matrimonialisation et du jardin planétaire » (Gravari-Barbas, 2014). Des publications scientifiques suivront ces journées visant à tester le projet et à faire dialoguer différents chercheurs et acteurs de la patrimonialisation autour de cet objet social encore assez mal identifié.
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