Journée d'étude: Matrimoines et patrimonialisations expérimentales de la « nature » en ville.
Le 3 avril, une journée d’étude sur le thème des matrimoines et des patrimonialisations expérimentales de la « nature » en ville prenait place. Cet évènement, coordonné par Barbara Morovich (AMUP et IFRA-Nigéria, membre du réseau LIEU) et Géraldine Djament (UMR SAGE, associée à l’EIREST), faisait suite à deux journées d’études. La première traitait des enjeux épistémologiques liés aux patrimonialisations « minoritaires » et la seconde abordait le thème des patrimonialisations populaires et postcoloniales « minoritaires » en France et à l’étranger.
Les deux premières journées d’études ont mis en évidence deux thématiques patrimoniales émergentes auxquelles sera consacrée la troisième : les matrimoines et la patrimonialisation de la “nature” en ville.
C’est dans le cadre de l’examen des collections ethnologiques au prisme critique des subaltern studies, évoquées lors de la deuxième journée d’études, que l’anthropologue Ellen Hertz (2002) a réactualisé le terme médiéval de matrimoine (biens hérités de la mère), dans le but de repenser notre patrimoine en termes féministes et d’engendrer de nouveaux régimes patrimoniaux. Parallèlement, Aurore Evain (2001, 2006) a mis en évidence le matrimoine théâtral. Les questions environnementales contemporaines conduisent parallèlement à repenser la patrimonialisation de la « nature » et/ou du paysage, historiquement construite par le paradigme naturaliste sensible en lien avec des processus d’artialisation (Roger, 1997), ce qui a permis de revenir sur le rôle des artistes dans les patrimonialisations « minoritaires » durant cette troisième journée d’étude.
Au dela du matrimoine furent aussi abordés ici les patrimonialisations des minorités « genrées », mais aussi dans un sens beaucoup plus large, « un patrimoine territorialisé, ancré, qui conserve sa valeur d’existence mais » qui a « aussi une valeur d’usage » (Gravari-Barbas, 2014). De même, les expériences « minoritaires », « quotidiennes » et/ou contestataires, de patrimonialisation de la « nature » en ville furent abordées, à la fois dans des villes occidentales et dans des villes non occidentales, non seulement comme un type de patrimoine (ou d’infra-patrimoine (Guitard, 2021)), dont l’opposition au patrimoine « culturel » doit être dépassée, mais comme un questionnement transversal du paradigme patrimonial contemporain. Marqué par les tendances à la patrimonialisation du vivant (Micoud, 2000) et par les défis de l’entrée dans « l’anthropocène » (Bonneuil, Fressoz, 2013) ou le « capitalocène » (Bonneuil, 2017), ce dernier tend à « organiquement intégrer les grands défis environnementaux dans la vie » des habitants (Gravari-Barbas, 2014).
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